Les amis du compost

  LA CÉTOINE DORÉE

La cétoine dorée est un coléoptère inoffensif à protéger car trop souvent pris pour nuisible.
Ses élytres sont d’un vert métallique ce qui fait de ce scarabée une merveille de la nature.
Il mesure de 13 à 20 mm , il se nourrit du pollen présent sur les étamines des roses, lilas, sureau, spirée et autres fleurs. C’est un ami de nos jardins. Sa larve est commune mais elle est souvent détruite par ignorance. Elle est de forme courbée, molle et ressemblant à un vers blanc.
Elles sont inoffensives pour les plantes puisqu’elles ne mangent que la matière organique morte (elle est saproxylophage).
Elle ne mange que le terreau qu’elle affine. Cette larve vit environ de 2 à 3 ans sous terre, son alimentation peu riche lui confère une croissance lente.
Les pontes ont lieu entre Mai-juin à la surface du compost. Elles prendront leur envol 2 ans plus tard à la fin du printemps.

La larve de cétoine peut être confondue avec la larve de hanneton.
Avec un peu d’observation :
  • la larve de cétoine a un gros derrière et de petites pattes et elles se déplacent sur le dos
  • la larve de hanneton a de petites fesses, de grandes pattes  et elle se déplace sur le ventre.


LA MOUCHE SOLDAT NOIRE



Hermetia illucens  est une mouche connue sous l’appellation  « mouche soldat noire ».
C'est un diptère de la famille des Stratiomyidae, de 15 à 20 mm, de couleur noire (tête, thorax, abdomen et pattes) avec les ailes sombres.
Elle est originaire du continent américain et s’est acclimatée sur tous les continents. Les femelles pondent sur des substrats très variés d'origine végétale ou animale en voie de décomposition. Les larves se développent en consommant ces déchets ce qui en fait un hôte des composts et explique son utilisation pour la bioconversion.
Bien qu'espèce invasive, elle n'est généralement pas considérée comme nuisible : l’adulte est inoffensif et la larve est intéressante principalement dans la gestion et la valorisation des déchets.


 
L'ORYCTES ou "RHINOCÉROS" 
(Oryctes nasicornis) !
(Coléoptère Dynastidae)
 

Oryctes nasicornis est un gros coléoptère de la famille des Scarabaeidae (sous-famille des Dynastinae ) qui est répandu dans toute l'Europe (à l'exclusion des îles britanniques), et le bassin méditerranéen jusqu'au Pakistan. Brun rougeâtre, et d'aspect vernissé, il peut atteindre une taille de 40 mm. Le dimorphisme sexuel, voir ci-dessous, est très accusé, le mâle arborant une corne céphalique recourbée en arrière, d'où le nom de "rhinocéros" donné à l'espèce. Plus ou moins développé, cet attribut est en rapport avec la taille de l'insecte, et ce rapport morphologique est tout à fait comparable à celui qui préside au développement mandibulaire des mâles du Lucane cerf-volant (Lucanus cervus ).
 
Les "Rhinocéros" .... Oryctes nasicornis: panel issu de mon compost (en main). ..

 
 
Oryctes nasicornis: couple. Oryctes nasicornis: mâle major. Oryctes nasicornis: mâle major, photo 2. Oryctes nasicornis: femelle major.
Illustration photographique du dimorphisme sexuel !
à gauche: couple; à droite: femelle; au centre: mâle(s)
 
 
Oryctes nasicornis: couple en main. Oryctes nasicornis: couple en main, photo 2. Oryctes nasicornis: mâle major en main
.... toujours le dimorphisme sexuel !
à gauche et centre: couples; à droite: grand mâle
  
En France l' Oryctes nasicornis est largement répandu. Il y est représenté par plusieurs sous-espèces, mais les avis divergent selon les auteurs. La ssp. nominative, nasicornis nasicornis , occuperait tout le nord du pays jusqu'au bassin de la Seine; elle ferait place ensuite à la ssp. laevigatus qui serait elle même remplacée en Corse et Languedoc-Roussillon par la ssp. grypus , caractérisée par sa grande taille. Cette répartition laisse parfois place à des "accommodats" locaux. Ainsi certaines populations ardéchoises sont quasi inclassables et dans le sud-ouest l'Oryctes semble accepter le bois résineux.
 
La fréquence d'Oryctes nasicornis est assez variable. Il est commun dans le midi et n'est pas rare en Auvergne où on peut même l'y rencontrer ponctuellement en grand nombre dans les rebuts de scieries. En Loire-Atlantique, au contraire, l'espèce apparaît plutôt peu fréquente et les captures sont à ma connaissance isolées. Leur taille est assez variable et certains y ont vu la présence conjointe des sous-espèces nasicornis et grypus mais le fait n'est pas probant, d'autant que la taille est souvent influencée par la qualité et l'abondance de la nourriture, comme c'est souvent le cas chez de nombreux insectes.
 
D'après Pierre ROBERT, le bois carié serait nettement plus nutritif que le terreau, mais ce dernier matériau est néanmoins très souvent apprécié.
 
L'adulte d'Oryctes est peu actif, cependant il vole aisément et "vient aux lumières" comme de nombreuses espèces de papillons . Selon certains auteurs il apparaît au printemps, mais personnellement je l'ai surtout rencontré en juillet, ce qui peut laisser supposer une durée de vie imaginale assez longue, bien que l'adulte puisse se passer de nourriture. J'ajouterais qu'il semble très casanier, et fidèle à son lieu de naissance, car je l'ai trouvé en un seul point du campus, en dépit de la proximité de plusieurs biotopes très comparables.
 
  Oryctes nasicornis: panel de mâles (en main) Oryctes nasicornis: panel de femelles (en main). Oryctes nasicornis: femelle en gros plan.
(à gauche: mâles; au centre et à droite: femelles)
 
 Major, medium, minor ... C koi ?
 
En regard de ses congénères, un spécimen peut être "major" (grand ! ), "medium" ( moyen ! ), ou encore "minor" ( petit ! ). En pratique c'est un peu moins simpliste car ces appellations concernent surtout les coléoptères dotés d'appendices céphaliques ou thoraciques multiformes, tels la corne des "Rhinocéros", ou les mandibules hypertrophiées des lucanes. Le développement de ces attributs est en effet susceptible de varier de façon très importante, et cela bien au-delà du simple rapport de taille des adultes.
Au passage vous noterez qu'en entomologie "mercantile" (notamment exotique), les formes "major" sont évidemment les plus prisées des collectionneurs, et donc les plus coûteuses. Vous noterez également que la petitesse d'un insecte résulte le plus souvent d' une carence alimentaire au niveau larvaire (nourriture insuffisante, inappropriée, ou encore trop "pauvre"), et que le gigantisme n'existe pas, une larve ne pouvant manger et assimiler plus que prévu par Dame Nature.
 
L'exemple du "Rhinocéros"
"major" ... Oryctes nasicornis: comparitif entre mâles major et minor. .... et "minor"
Comme cette photo le montre, la grandeur de la corne n'est pas proportionnelle à la taille de la bestiole.
L'écart mathématique est en effet beaucoup plus important entre les cornes qu'entre la taille des bestioles.
(longueur du corps: 34 & 29 mm; hauteur de la corne (tête comprise) 12 & 5 mm)
 
 
Oryctes nasicornis: mâle major Oryctes nasicornis: mâle medium. Oryctes nasicornis: mâle minor.
Dans cet exemple, les insectes ont été ramenés à la même taille, ce qui permet de bien comparer le développement des cornes.
de gauche à droite: "major", "medium", "minor" .... selon les appellations consacrées !
 
 
La larve
 
La larve, ci-dessous, est de type mélolonthoïde, et donc arquée comme chez le Hanneton commun (Melolontha melolontha). Par principe elle est saproxylophage, c'est-à-dire qu'elle se nourrit de bois ou de débris ligneux plus ou moins décomposés ( généralement non résineux ), mais au fil du temps, et des évolutions environnementales, les "goûts" de la bestiole se sont passablement modifiés.
 
Fut un temps où les rebuts des tanneries étaient notoirement "fréquentés", puis ceux des scieries prirent la relève, et de nos jours la bestiole "squatte" volontiers les composts. Vous noterez qu'elle les partage le plus souvent avec la cétoine dorée (voir site) contrainte elle aussi de s'adapter à la disparition des gîtes larvaires naturels, notamment en zone plus ou moins urbanisée. Compte tenu de son régime alimentaire, et de ses nouvelles habitudes de vie, l' Oryctes est passé du statut de "non nuisible" à celui d' "utile".
 
larves d'Oryctes (cliché 1) larves d'Oryctes (cliché 2) larve d'Oryctes (cliché 3) larves d'Oryctes,  détail tête; larves d'Oryctes (cliché 4) larves d'Oryctes (cliché 5)
Larves d'Oryctes nasicornis. Arrivées à maturité, comme présentement,
elles atteignent 6 cm (celles de droite sont tout juste sorties de mon compost!)
 
La durée du développement larvaire est généralement de deux à trois ans en milieu naturel. D'après les données d'élevage de Pierre ROBERT ("INSECTES" -OPIE- N° 95, 1994) la température et la qualité de la nourriture ont une grande influence sur la durée de ce développement larvaire. De fait à une température optimale de 28-30°, l'imago est obtenu en quatre à cinq mois, mais parallèlement l'auteur insiste sur la nécessité d'une diapause post-imaginale pour une bonne maturation sexuelle.
 
En élevage cette diapause dure 2 à 3 mois, et demande une température comprise entre 5 et 15°. Ce stade végétatif correspond probablement à la période hivernale en milieu naturel, ce que semblent corroborer mes propres observations. Un phénomène assez comparable s'observe d'ailleurs chez le grillon champêtre (Gryllus campestris ). En milieu naturel cet insecte passe en effet l'hiver à l'état de larve avancée, et termine son développement au printemps suivant. En élevage, arrivé au stade larvaire normalement atteint à l'approche de l'hiver, et ce quelles que soient les conditions ambiantes, notre grillon perd de son activité, et cesse de s'alimenter durant une quarantaine de jours. Au-delà de ce cap il reprend une activité normale qui à terme le mène au stade d'adulte.
 
extrait des pages entomologiques d' andré lequet : http://www.insectes-net.fr 

LES COLLEMBOLES

 
 

Rôle écologique

  Les collemboles contribuent à la dissémination et à la régulation de la microflore du sol  et jouent un rôle majeur dans la circulation des nutriments , assurant ainsi la mise à disposition d'éléments essentiels pour la nutrition des végétaux. En l'absence de ces animaux, un grand nombre d'éléments resteraient immobilisés au sein de la biomassemicrobienne, leur activité de consommation de la microflore stimulant les populations microbiennes et par voie de conséquence la minéralisation de la matière organique du sol. Lorsque les feuilles et aiguilles mortes tombent au sol, elles sont rapidement colonisées par des champignons microscopiques, dont les spores sont véhiculées par les collemboles vivant dans la litière. Par la suite, le mycélium de ces champignons pénètre les feuilles et contribue à leur décomposition. Les hyphes des champignons se développant à l'extérieur des feuilles sont broutées, les collemboles empêchant ainsi le développement excessif de certaines espèces, en particulier les champignons pathogènes responsables de la fonte des semis.



LE CLOPORTE "cochon de saint Antoine"

Description de cette image, également commentée ci-après
 Le cloporte est un détritiphage qui s’alimente de la matière végétale morte en décomposition. Il contribue ainsi au recyclage de la nécromasse et permet un retour plus rapide des nutriments dans le sol. Il peut aussi s'attaquer aux végétaux vivants, aux racines, aux fruits, etc., mais il ne présente pas pour autant une menace pour les cultures.